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Après plus de trois ans de travaux, le musée a rouvert ses portes en 2021. Modernisé et repensé, l’établissement a été inauguré en décembre, sur une surface de plus de 1 600 mètres carrés. En tant que partenaire, l’entreprise Tecal, aux spécificités pointues, a travaillé sur la banque d’accueil, le garde-corps pluriel de l’escalier central et la signalétique. Yann Gourvil, directeur général, évoque un partenariat avec l’Atelier Alu & Co afin d’intervenir sur ces équipements.


Après plus de trois ans de travaux, le musée a rouvert ses portes en 2021. Modernisé et repensé, l’établissement a été inauguré en décembre, sur une surface de plus de 1 600 mètres carrés. En tant que partenaire, l’entreprise Tecal, aux spécificités pointues, a travaillé sur la banque d’accueil, le garde-corps pluriel de l’escalier central et la signalétique. Yann Gourvil, directeur général, évoque un partenariat avec l’Atelier Alu & Co afin d’intervenir sur ces équipements.

Le projet de rénovation et de modernisation de l’établissement culturel

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Dans le cadre du projet, les acteurs ont choisi des matériaux, avec les équipes de maîtrise d’œuvre et les scénographes.

Ceux-ci permettent de créer des ambiances,c’est pourquoi ils ont été sélectionnés pour s’harmoniser avec le bâtiment et les éléments de la scénographie, en valchromat noir, assortie d’enduits chaux-chanvre, respectueux du lieu ancien tout en s’associant avec les matériaux déjà existants tels la pierre de granit.

Le laiton constitue l’un des fils rouges du nouveau concept. La conservatrice du musée, Marie-Jeanne Villeroy, rappelle souvent que la ville a été un lieu d’exploitation industrielle et proto-industrielle dans lequel se trouvaient des fonderies, comme à Villedieu-les-Poêles. L’une d’elles a par exemple produit le retable, grand objet en bronze doré, restauré et exposé au premier étage, qui porte une couleur que le laiton rappelle. « Nous trouvions que ce matériau s’harmonisait bien avec la pierre, le valchromat, et que nous pouvions nous en servir, surtout en ce qui concerne l’identité visuelle du musée », explique Judith Wach, architecte du patrimoine.

Sur sa demande, l’anodisation et la coloration or de nombreux éléments de la scénographie ont été commandés à l’entreprise Tecal. L’architecte rappelle qu’il existe très peu de professionnels comme eux sur le territoire national. « Ils réalisent des projets avec de grands architectes comme Jean Nouvel, tant ils sont recherchés puisqu’ils disposent d’une spécialité rare. » De plus, ce qui paraît superbe pour le territoire et le parcours muséographique, c’est que Tecal traite l’anodisation de la théière Salam de Guy Degrenne, conférant ainsi un point de jonction avec l’exposition permanente du musée. « Il nous semblait pertinent de mettre en valeur une entreprise locale contribuant au rayonnement d’une autre entreprise locale, à travers un musée qui a pour vocation de parler du territoire, non seulement dans sa dimension historique, mais aussi dans ses aspects économiques et culturels. » En effet, Tecal appartient à cette culture qui fait que Vire se positionne sur un territoire extrêmement résilient grâce à son tissu industriel au dynamisme fort.

La banque d’accueil et l’escalier central

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Le laiton, élément très présent dans le mouvement des arts décoratifs, a fortement influencé l’architecture de la reconstruction. Noble mais coûteux, il devait prendre place dans une rambarde, tout au long de l’escalier, avant une proposition de remplacement par de l’acier galvanisé, couleur laiton. Technique plus résistante mais ni délicate ni fine, elle se différenciait totalement de la tôle anodisée, beaucoup plus esthétique. Avec l’acier galvanisé, impossible d’obtenir la même couleur et le même rendu que le grand voile venant décorer la banque d’accueil du musée repensé.

Dans cet espace d’entrée, l’escalier mixte, en pierre et en bois, date de l’époque de construction du bâtiment, à savoir la fin du dix-huitième siècle. Cet équipement, abîmé pendant les bombardements de la fin de la guerre, occupe une place importante et conserve une image très majestueuse. Tel une colonne vertébrale, il renvoie une première image publique et se pose en tant qu’outil de circulation central. « Ainsi, dans le cadre de la rénovation, il nous semblait important de le valoriser », explique Judith Wach.

Devant une problématique en trois points concernant cet escalier, non conforme puisque remanié lors de la reconstruction et ne remplissant pas la mesure légale de 90 centimètres de hauteur, pas forcément authentique et nécessitant une réhabilitation, mais surtout soulevant un problème majeur en cours de chantier, les différents acteurs ont dû réagir rapidement et efficacement. Face à une situation délicate, un garde-corps déjà prêt dont une partie déjà posée, un rendu esthétique non satisfaisant, décision a été prise de repenser certains éléments en cours de chantier, afin de trouver une solution qui soit à la fois raisonnable en terme de coût et judicieuse esthétiquement, contribuant à amplifier le concept de base. Sur les conseils de Pascal Goussin, gérant de l’Atelier Alu&Co, et de l’architecte conseil des Musées de France, le verre du projet d’origine s’est trouvé remplacé par la tôle anodisée, de la même couleur que la banque d’accueil et réalisée selon la même technique. « Avec ce choix osé, vous assumez complètement le fait d’être obligé de rajouter un garde-corps dans le cadre de la mise aux normes », a souligné l’architecte support.

La signalétique afin d’optimiser les déplacements des visiteurs

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Côté orientation des visiteurs, le concept de base visait à disséminer des éléments de laiton partout. Le nouveau logo, un blason favorisant la rencontre entre l’ancien et le contemporain, rappelle les armoiries d’époque tout en introduisant le pendant numérique de la nouvelle scénographie grâce à sa forme en pixels. Le laiton, lien entre l’Histoire et la modernité, devait se retrouver dans la signalétique. « Nous en avons distillé un petit peu partout dans le musée, sur les détails, sur les marches de l’escalier, dans la signalétique d’accessibilité et de sécurisation des parcours, et nous avions même pensé en apposer sur la banque d’accueil », raconte l’architecte du patrimoine de la ville de Vire.

À partir du moment-clé lors duquel la décision de la tôle anodisée a été confirmée, l’équipe du musée s’est rendue sur place, à la rencontre des professionnels de l’entreprise Tecal, avec lesquels Pascal Goussin avait travaillé sur la banque d’accueil. Décrivant cette visite comme fantastique, ils ont trouvé extrêmement intéressant de découvrir l’usine de production, de visualiser en direct les contraintes et les possibilités offertes par la technicité de Tecal. Les explications fournies leur ont permis de comprendre à quel point il était possible de nuancer les couleurs en fonction du nombre de bains. Au niveau du chiffrage, découvrir les professionnels au travail sur la ligne d’anodisation à la capacité hors norme a concrètement ouvert le champ des potentiels techniques, en fonction des bains certes, mais aussi du nombre d’éléments fixés sur les rails, du dimensionnement, du système d’accroches, de plein de paramètres que l’on comprend mieux lorsqu’on les visualise en direct, sur place. Passionnant !

Ainsi, Tecal est intervenu sur toute la signalétique directionnelle, en tant que sous-traitant du prestataire Traphot qui, à l’origine, avait suggéré un travail sur du Dibond doré, non esthétique, presque selon les mots de l’architecte du patrimoine. « Comme la prestation s’est très bien passée, sur la banque d’accueil, puis sur le garde-corps de l’escalier, nous avons renouvelé le partenariat avec Tecal pour toute la signalétique du Musée. Vive les industries françaises ! »